Qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques ?
Le SOPK , ou syndrome des ovaires polykystiques, est une affection endocrinienne chronique caractérisée par un excès d’androgènes (hormones mâles), des ovaires augmentés de volume contenant de nombreux petits follicules immatures, et des cycles menstruels irréguliers.
Quelles sont les causes ?
La cause exacte du SOPK reste inconnue, mais plusieurs facteurs semblent intervenir :
- Facteurs génétiques : une prédisposition familiale est souvent observée
- Insulinorésistance : beaucoup de femmes atteintes présentent une résistance à l’insuline, favorisant une production excessive d’androgènes
- Déséquilibres hormonaux : un excès de LH (hormone lutéinisante) et une diminution relative de FSH (hormone folliculo-stimulante) perturbent l’ovulation
Quelles sont les conséquences ?
Le SOPK peut impacter plusieurs sphères de la santé :
- Fertilité : l’absence ou la rareté de l’ovulation complique les chances de grossesse
- Santé métabolique : augmentation du risque de diabète de type 2, hypertension, et prise de poids
- Santé mentale : anxiété, dépression et baisse de l’estime de soi sont fréquemment associées
Symptômes et diagnostic du SOPK
Le diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques repose sur un ensemble de signes cliniques, biologiques et échographiques. Il est important de savoir reconnaître les symptômes pour consulter au bon moment.
Quels sont les symptômes à surveiller ?
Parmi les signes fréquents :
- Cycles menstruels irréguliers ou absents
- Acné persistante ou apparue à l’âge adulte
- Hirsutisme : pilosité excessive sur le visage, le torse ou le dos
- Prise de poids ou difficulté à perdre du poids
- Perte de cheveux (alopécie androgénétique)
- Fatigue chronique ou troubles de l’humeur
Tous ces symptômes ne sont pas systématiques, et leur intensité peut varier.
Quand consulter ?
Il est recommandé de consulter un gynécologue ou un endocrinologue si :
- Les cycles menstruels sont irréguliers ou absents depuis plus de six mois
- Des signes d’hyperandrogénie apparaissent (acné, pilosité)
- Vous éprouvez des difficultés à concevoir après plusieurs mois d’essais
Comment confirmer le diagnostic ?
Le diagnostic du SOPK repose généralement sur les critères de Rotterdam (2003), nécessitant au moins deux des éléments suivants :
- Cycles menstruels irréguliers ou anovulation
- Hyperandrogénie clinique (pilosité, acné) ou biologique (taux élevés d’androgènes dans le sang)
- Présence de multiples petits follicules sur les ovaires à l’échographie
Un bilan hormonal et métabolique est souvent prescrit pour écarter d’autres troubles et orienter le traitement.
Syndrome des ovaires polykystiques : y a-t-il un traitement ?
Il n’existe pas de traitement curatif du SOPK , mais plusieurs options permettent de soulager les symptômes, de réguler les cycles menstruels et d’améliorer la fertilité si besoin.
Traitements de première intention
Le premier levier est l’hygiène de vie . Une perte de poids, même modeste (5 à 10 %), peut suffire à rétablir une ovulation régulière et améliorer les autres symptômes. Il est conseillé de :
- Pratiquer une activité physique régulière
- Adopter une alimentation équilibrée, pauvre en sucres rapides
- Réduire le stress
- Prendre des compléments alimentaires notamment à base de myo-inositol
Traitement médicamenteux
En cas de besoin, plusieurs options peuvent être proposées :
- Pilule contraceptive : elle régule les cycles, diminue les taux d’androgènes, réduit l’acné et l’hirsutisme
- Anti-androgènes : parfois prescrits en complément pour agir sur la pilosité ou la chute de cheveux
- Médicaments sensibilisant à l’insuline (comme la metformine) : utiles chez les femmes en surpoids ou atteintes de diabète, pour améliorer la résistance à l’insuline
Traitements pour la fertilité
Pour les femmes souhaitant concevoir, des traitements par Clomid, létrozole ou FSH peuvent aider à induire l’ovulation.
Peut-on prévenir le SOPK ?
Il n’est pas possible de prévenir totalement le syndrome des ovaires polykystiques , car certains facteurs sont génétiques. Cependant, il est possible de limiter son impact grâce à des mesures préventives :
- Surveiller son poids dès l’adolescence ou en cas d’antécédents familiaux
- Avoir une alimentation équilibrée , riche en fibres, en oméga-3, et pauvre en aliments ultra-transformés
- Pratiquer une activité physique régulière pour améliorer la sensibilité à l’insuline
- Consulter tôt en cas de troubles menstruels pour une prise en charge précoce
En résumé, le SOPK est un trouble fréquent mais complexe, qui nécessite une approche personnalisée. Une détection précoce, une bonne hygiène de vie et un accompagnement médical adapté permettent d’en atténuer les effets et de retrouver un équilibre hormonal et reproductif.